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Atelier Littérature et Totalitarisme


Voici quelques créations des derniers ateliers "Littérature et Totalitarisme" !

Un immense merci aux participants.


Pour suivre les prochains ateliers "Littérature et Totalitarisme", n'oubliez pas de vous inscrire à la newsletter, et de surveiller régulièrement la page des ateliers.


La Vérité est d’abord une ambiance


Le silence pour refuge, l’abri de la Vérité…


Lorsque se mettre à l’abri dans le silence est la seule issue et le seul lieu de refuge….


Ce qui l’aura conduit ce sont les mots qui coupent… la reliance, la connexion…


Des mots trop vite dits peut-être souvent dépassent-ils sa pensée…


« Mal nommer les choses contribuer au malheur du monde. A. Camus »


«Toute se passe avec les mots aussi quand on utilise pas les vrais mots pour désigner les vraies choses ça veut dire qu’on évacue le problème »


Les mots trop vite dits qui dépassent la pensée… justement n’ont-ils pas pu être pensé !


Qu’est-ce que ces mots hâtés ?


Pour dire ou se dire, la chose doit être éprouvée. Ce qui s’éprouve relève de l’intime à soi-même, en premier lieu.


Cette rencontre avec l’éprouvé, c’est le Feu de l’intime entre Soi et ce qui est ressenti « émotion - sentiment » - entre la sensibilité et l’âme humaines.

Une alchimie… de laquelle une certaine transcendance peut s’opérer, à cette lueur: un entendement.


Cet alliage mystique au cœur de l’intime va souffler sur le Feu d’où l’inspiration à l’Esprit.

Soudain éclairage qui permet à la pensée de se déployer, au plus juste de l’expérience humaine, au cœur de l’intime individuel.


On gardera à l’intime de Soi ce qui relève de cet intime mystérieux… sacré ?

Mais précisément aussi: de là trouver les mots justes pour se dire à l’autre.


Qu’en est-il de l’autre qui l’a conduit à s’abriter à l’intime de soi dans le silence ?

Les mots qui coupent ou heurtent l’auront poussé à se retrancher dans le silence par défense (sinon sagesse).


Pour entendre le silence de l’autre faut-il d’abord être paix avec soi-même.

Et, rejoindre l’autre; la douceur et la bonté auront l’élégance de précéder l’élan d’être avec… ce qui ne peut ce forcer, s’exiger.


A l’autre - tout l’espace respire « la liberté en présence » - qui invite la parole à se dire là où l’écoute est silence.

C’est ainsi aussi une ambiance… et la confiance émane de tout cela.


Comme les enfants pour qui la Vérité est d’abord une ambiance.


Juliette


 

Restez chez vous si vous êtes malade : sans blague !


Ben tiens je n’y aurais pas pensé non mais merci, des fois qu’Alzheimer aurait occulté mes neurones ou mon âme.


Fort heureusement cela n’est pas arrivé, mais le bon sens pardi ça pousse pas sous le sabot d’un cheval on dirait bien, en ce qui concerne ceux qui ânonnent faute de mieux des injonctions aux citoyens en les infantilisant en se prenant pour de bons pères de famille !


Merci, ça c’est fait, tout le monde est majeur et en principe : tous nés d’un père et d’une mère.

Peut-être faudrait-il le leur rappeler des fois qu’à défaut de mémoire et de de bon sens ils se soient embrumé le cerveaux à force de mensonges.


Peut-être bien pour certains, mais pour d’autres l’arrogance et la bêtise auront eu raison d’avoir raison et d’eux en même temps, et comme disait Jean-Pierre c’est qu’à force de descendre tout en bas on n’arrive plus à remonter !!


A bafouer la dignité humaine c’est une telle injure à soi-même qu’il devient ensuite humainement difficile de se confronter à l’humanité d’autrui.


Mais le réel a la dent dure, il vient toujours frapper à la porte de la vérité, quand personne ne le sait. Un jour, la lumière efface l’obscurité total, il suffit d’un rayon pour dissiper la nuit totale.


Évidemment, quand on est malade en tout cas moi, si c’est vraiment le cas, je reste chez moi pour me soigner, dormir, me ressourcer ou m’éloigner de ce qui m’affecte d’ici que je refasse surface.

Et les médecines de grand-mère, tisane, jeûne, un bon bain… que sais-je un peu d’homéopathie au besoin et si vraiment ça ne va pas on va voir son médecin. Un point c’est tout. C’est toujours ainsi que le commun des mortels a pratiqué et ça bien avant la doxa de la médecine allopathique qui, il faut le rappeler ne date que depuis le début du 20ème siècle. Avant cela il y avait tous les savoirs de la médecine traditionnelle à l’aide des plantes, des herboristes et de l’homéopathie déjà au 18ème siècle qui est définie dans Wikipedia comme pseudo-scientifique aïe.


La science elle sait : tout ? Vraiment ? Pourtant c’est de recherche en doute et de recherche qu’on trouve qu’on perce des inconnues, non ? Mais aujourd’hui la science sait tout et les gouvernements aussi. Pourtant il y a eu lutte pour la laïcité ah oui ! Mais en matière de pouvoir, un clou chasse l’autre, ça doit être ça !!


Il serait très pénible de devoir passer en revue toutes les injonctions et leurs contraires ânonnés depuis 21 mois maintenant. Il arrive un moment où la situation sature et c’est déjà ainsi et dans cet état qu’est mon cerveau, bien qu’il puisse se mobiliser avec moi et pour d’autres sujets autrement plus nourrissant ou amusant.


En fait, on pourrait renvoyer l’ascenseur et leur dire à tous ces « Sachants » que leurs mesures et futurs dont ils rêvent qu’ils y aillent, mais surtout « Restez chez vous si vous êtes malade » car vraiment non seulement vous êtes mortifères, ennuyeux à mourir. Et surtout viralement toxiques pour nous les sans-dents, ceux qui en ont encore, enfin, nous tous les inutiles. Cependant, nous pourrons même danser encore les deux pieds dans le cambouis puisque vous nous tirez le tapis sous les pieds. »


En tout cas sachez Messieurs et Mesdames aux dents longues que toutes vos créations de Machines à Fric font des ravages sur cette planète que vous prétendez maintenant vouloir défendre avec votre Barbie Greta et vos taxes de carbone.


Qui va payer ? Vous le pourriez puisque vous êtes si riches et qui, de plus, philanthropiques !

Bref ! surtout restez chez vous car malades, il n’est pas bon d’être en votre compagnie ; vous n’avez pas reçu le don du partage alors à force ça rend aigri mais être aigri tout seul est bien triste. Pauvres de vous oui vous devez vous sentir bien seuls même si sans doute vous êtes tous membres du club des « lévriers » : la zone de partage entre propriétés privées est limitée de beaucoup de barrières et de distances sociales on l’a bien compris.


C’est pourquoi toutes vos décisions sont prises dans un « entre-soi » curieusement vous semblez tous penser à peu près de la même façon. Vous manquez beaucoup d’imagination à vrai dire on ne va pas vous mentir !!!


Tant va la cruche à l’eau qu’elle se casse ! Vous resterez la cruche fêlée entre vos mains l’eau file et s’infiltre partout ! Mais ça, vous le savez, forts de vous infiltrer partout dans toutes les sphères de la société même dans les institutions des savoirs. Dont vous n’avez cure puisque vous vous asseyez sur bon nombre des fondements et héritages de nos anciens.


Ça aussi, vous vous rendez coupable d’une grande ignorance pour ne garder dans votre ligne de mire que les profits que les technologies pourront vous apporter encore et encore en faisant fi des bases sur lesquelles même d’où elles ont pu se développer.


Bon, on ne va pas vous plaindre, nous pourrons trouver de la compassion à votre égard lorsque vous souffrirez suffisamment de votre insuffisance, quand l’exubérance de votre suffisance arrivera à saturation… Peut-être approcherez-vous un jour la repentance qui vous permettra de remonter la pente.


Mais, pardon pour l’heure tant de souffrance parmi nous, nous mobilise et va nous mobiliser pour longtemps, nous souhaitons cependant, de tout cœur vous recouvrirez la santé.


Mais de grâce, pour l’heure si vous êtes malade restez chez vous et laissez la société fonctionner sans vous, ça ira beaucoup mieux. Soyez sûrs que suffisamment de bonnes volontés saurons trouver des solutions pour rétablir le chaos, mais de grâce, construisez votre futur selon vos aspirations pour vous. Mais sans nous, car nous n’en voulons pas.


Nous avons su des siècles et des siècles savourer, goûter et créer de la beauté, ce vers quoi nous nous aspirons encore et encore pour beaucoup d’entre-nous.


Le monde a besoin de se ré-enchanter par la poésie, la danse, la musique, la littérature, la philosophie, qui sont tant de richesses en héritages comme en devenir.


La nature dans sa subtile consistance a tant à nous enseigner, nous n’avons pas encore bien compris combien d’enseignements elle contient en elle-même. Non merci vos plagiats, clones, robots et autres de vos inventions sans âme, ni goût, ni poésie, ni odeur nous ne sommes pas preneurs, gardez-les chez vous ils infectent l’humanité dans la sècheresse.


Je vous en prie :

Si et tant que vous êtes malades restez chez vous avec toutes vos chimères.


 

Ouvrir les Mondes ; la loufoquerie du 21ème siècle


C’est compliqué !!


Prologue

Une satire de la tonalité internationale 2020-2021 ; de fait, une description anecdotique « d’une réalité-science-fiction hors sol » car le réel est devenu et devient une fiction tandis qu’une science-fiction tient lieu de réalité.

Soit dit en passant la vérité est rendue pour mensonge tandis qu’une kyrielle de mensonges « Passe-partout » depuis un temps certain sans preuves ainsi tisse le quotidien de la société avec arrogance et violence.


Les personnages sont essentiellement féminins mais leurs substances propres habitent l’humain invariablement bien qu’à des degrés moindres parfois. Comme des sortes de corpus - chacun de sa grille de lecture - qui pénètrent les uns et les autres… de leurs singularités.


Caricatures des acteurs ;


L'histoire : est assise sur un répertoire chronologisé de faits avérés ou non, vrais ou faux : elle se tient catégorique. En replis sur elle-même à l’instar du penseur de Rodin.


La connaissance : une somme d’expériences qui a permis à l’homme de naître Avec.

Elle se veut humble.

Elle se tient dans les livres mais plus souvent derrière eux à travers l’homme, transparente elle est visible et invisible. Elle apparaît avec justesse.


L’intellectuel : travailleur assidu, s’applique à définir un domaine avec ses mots ceux qu’il a choisi. Assez entêté voire borné. On le trouve parmi les universités, les grandes écoles mais son profil se dessine aussi dans d’autres sphères. Plutôt de nature introverti mais quand il tient le crachoir… il le lâche difficilement.


La religion : existe par l’aspiration profonde qu’a l’homme de se tourner vers plus grand que lui ; repose sur un héros vénéré pour sa sainteté.

Tendance à se maintenir en « arrière-planque ». Ses dogmes suivis à la lettre l’enferment dans une image représentative souvent pleine d’attributs ceux qui la suivent à la lettre se conforment à son image. Sa représentation est souvent imposante.


La philosophie : enlace l’humain et la civilisation, de la mythologie à nos jours qui dévoilent ensemble leur déroulement : analyse, relève et met en exergue des analogies. Pour être authentique elle peut traverser des siècles en ce sens elle transcende.


Le chercheur : cherche le vrai, le réel ; intuitif il questionne, explore toutes sortes, l’un et l’autre, l’une et l’autre, inclinaison pour l’inter discipline… Se perd parfois dans tous leurs mots et concepts. Accepte d’être traversé par l’inconfort et le doute. C’est un aventurier c’est pourquoi on le trouve souvent en orbite des groupes, disciplines ou clans.


La science : fait des erreurs a du mal à les reconnaître mais cherche, encore cherche, trouve des choses ; de ses trouvailles extraordinaires elle organise… À l’excès une structure dogmatique pour verser dans l’idéologie ; là elle est assise sur ses prérogatives dans des déviances… Là où la vraie science questionne et doute ; selon le profil on le rencontre à sa juste place ou dévié.


La mathématique : calcul et circule dans des sphères toujours plus complexes offrant une structure pointue, sa logique pour qui s’y entend.

Peut être très claire ou obscure à souhait. Si elle fréquente d’autres disciplines sa dimension humaine est préservée sinon elle s’enferme dans des algorithmes qui la projettent hors du réel.


La logique : s’appuie sur des données indiscutables, arbore son raisonnement, ses déductions. Faut-il que les faits en soient, réellement, hormis qu’ils soient indiscutables. Toute logique n’est pas logique pour autant que ses assises soient de pures créations de l’esprit ça délirium tremens : très sûre d’elle-même qu’elle peut même délirer totalement car la raison veut avoir raison de la raison.


Le Bon-sens : prend racine parmi l’humain, plus facilement chez ceux qui gardent les pieds sur terre donc à la campagne mais aussi ceux qui ont les mains dans le cambouis. On le retrouve chez bon nombre d’humains qui ouvrent à la base de toute civilisation, des familles comme des travailleurs du boulanger, au garagiste comme chez certains médecins dont la vertu du sermon d’Hippocrate est abritée.


Les Cigognes : le temps d’un soir sur un hêtre.


Depuis un an et demi ceci se passe dans le pays du Genevois notamment au sein de la Ville de Genève mais plus largement dans sa campagne entourée de montagnes, le Salève, le Jura, les Voirons, le Môle et plus loin le Mont-Blanc.


Un soir en mars 2020 se tiennent jusqu’à la tombée de la nuit 3 cigognes logées dans un hêtre, spectacle émouvant et extraordinaire au cœur de la ville.

D’autant plus extraordinaire que l’ambiance environnante est « encotonnée » personne ou presque dans les rues depuis un temps qui semble hors du temps. Du jour au lendemain et on apprend que cette mise en suspend … de la vie en société de presque tous ses domaines est appliquée sur toute la planète à peu s’en faut.


M. Le Chercheur : « Mais pince-moi ou je rêve ? … ça cloche pardon c’est un carillon planétaire ! Ma parole !!!»


Mme l’Histoire n’a rien à dire ce n’est pas son heure, on est tellement au début qu’elle ne sait même pas où elle est, à moins qu’elle n’ait perdu la mémoire… Sa tête est penchée reposant sur sa main appuyée au genou droit. Pourtant… Le Covid et tout son protocole confinement pour la solidarité par exemple figure déjà dans les nouveaux livres d’histoire au sein des lycées français… si si quand même elle n’a pas perdu son temps à défaut de bon sens…


Mme La Science : donne le bras aux Bonimenteurs qui se pavanent de ses attraits tantôt mystérieux tantôt électriques par ondes de chocs ; elle vit par procuration comme d’ailleurs les Bonimenteurs. Ici ou là vêtue sagement et formellement faut que ça inspire confiance elle est très près de son image faut qu’elle ait l’air sérieuse d’autant qu’au sérieux elle se prend surtout lorsqu’elle se tient sous les feux de la rampe.


Messieurs Mathématiques : travaillent fort du chapeau et alignent leurs chiffres qui font l’apanage des statistiques leurs cousines. Ils carburent aux chiffres par des équations très compliquées pour qui ne s’y entend pas ne peut en déceler les erreurs qui emmènent ceux aveugles dans des projections : de catastrophes fictives qu’ils arrivent même à faire croire au plus Grand nombre d’humains. Certains dont l’éthique est intègre refont tous les calculs et dévoilent les raccourcis et fausses analogies qui construiraient les catastrophes, ils sont alors aujourd’hui ostracisés tandis que leurs faux confrères pérorent sur les plateaux télé, entre autres, qui sans rien y comprendre les vénèrent en experts.


M. Chercheur : « Mais bon sens de bonsoir où sont les médecins ? Les Bonimenteurs sont les mentors du devenir humain et de la société maintenant ? Quand même ils se sont assis sur le corps médical mais c’est pas vrai comment se fait-ce ? »


Il poursuit son chemin bon gré mal gré, explorant, écoutant les uns et les autres qu’il trouvera hors des grands chemins, car depuis un temps certain, ce que le commun des mortels peut entendre est le même son de cloche carillonner sur tous les canaux annexés aux Bonimenteurs.


Tour à tour une Madame La Science, un Monsieur Mathématique plus rarement Madame Histoire - ou alors il faut chercher dans les archives et s’armer de patience pour le Puzzle - font des apparitions sur les plateaux TV, dans des interviews.

On y déniche aussi beaucoup de Messieurs et Dames Chercheurs qui finalement seront ceux qui vont faire apparaître petit à petit des bouts de vrais, de vérités en déterrant d’importantes données sur le Net. Mais aussi auprès des Messieurs Science qui n’ont pas perdu conscience comme auprès de grandes sommités médicales qui sont injustement écartées sinon bafouées voire calomniées, humiliées, diffamées.


M. Chercheur : « Si c’était pas vrai on y croirait pas et même que c’est vrai on y croit pas… pourtant ! »


Mme Logique : on la rencontre à tous les coins de rue chacune avec sa réthorique Blablabli Blablabla…

« Et 2 et 2 font 5 je vous le dis c’est indiscutable, la science évolue il faut vivre avec son temps ma petite dame, mon petit Monsieur vous n’avez donc rien compris !!! Informez-vous correctement vous n’avez pas entendu « La Berceuse » que M. Berset -ministre de la santé au Conseil fédéral en Suisse- nous chante… Elle donne le La même que de nouveaux couplets sont infiltrés à l’Hymne nationale, il faut les apprendre par cœur sinon - nulle part - vous ne Passerez le seuil des portes et vous ne pourrez plus vivre normalement en société !!! »


M. Chercheur : « Ah bon ? Il ne manquerait plus que ça m’enfin !!!! ? Nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Eh bien une chose est sûre on ne pourra plus dire qu’on n’a jamais vu ça !! Non seulement c’est ridicule mais une ignominie à grande échelle sur l’humanité ! »


M. Bon Sens : passe et hausse les épaules marmonne… « Tout ça ne tient pas debout ! »


Plus loin… des Madames Science, des Monsieur Thamétamique… non Mathématiques avec des Madames Logiques taillent une bavette animeuse. On les trouve et retrouve ici ou là, à l’école, dans les institutions, les hôpitaux, dans le bus au sein des familles etc., etc… l’animosité prend le pas à bonne allure et un délire grinçant et cacophonique se répand.

Cependant que les médecins n’ont toujours pas droit de Parole pas même de soigner leurs patients sous le dictat de Bonimenteurs !


Mme Histoire ça cafouille dans sa tête ! « Je n’y comprends plus rien, il va falloir aller dans les archives pour retrouver le fil… elle compte se replonger dans les livres des anciens…

À moins qu’Alzheimer me guette déjà !! »


Mme La connaissance : « Au vu et su de mes expériences ceci n’a aucun sens comme dit M. Bon Sens tout ça ne tient pas debout tout ça ! »


M. L’intellectuel : jusqu’ici plongé dans l’étude d’un dossier comme ses confrères chacun son domaine… Parfois quelques apparitions plutôt radiophoniques.


Mme Religion : s’est tenue bien silencieuse d’autant que toutes les églises, temples, synagogues et mosquées sont restées fermés plusieurs mois durant. Pourtant finalement le Pape au Mégaphone a pris la Parole des Bonimenteurs « Allez mes frères vous absoudre des Frèrodromes sont érigés en votre faveur » !


L’art de la Bonimenterie a le vent en poupe car tous ses détracteurs sont réduits férocement au silence en un Clic !


Voili, voilà, voilou les petits loups…. « Il court il court le furet, le furet du Bois Mesdames »

… encore un sens caché allez voir ici :


Celui de cette comptine n’est pas piqué des hannetons !


Pour conclure comme aurait dit un Ancien (mon paternel) … on verra bien comment on écrit l’histoire… En attendant le mot de la fin


Mme La Philosophe : nous référera d’abord à ces deux citations

Notre héritage n’est précédé d’aucun testament - René Char

Mal nommer les choses contribue au malheur du Monde - A. Camus

« Nous sommes sûrement dans l’ère de « La fraude des mots ! À moins que Mme Histoire veuille bien intervenir et rappeler à la mémoire des faits. Et certaines stratégies conduisant des pays à de massives destructions pour désobscurcir certains complots à vaste échelle qui auront précédé cette grande production Hollywoodienne « CO-VIDE »…?


Épilogue


Le retour de l’inter discipline est une nécessité atmosphérique pour une civilisation pérenne et la sortir de cet abîme de perplexités : ainsi préserver l’esprit critique, la réflexion où l’éthique et la déontologie des métiers demeurent. À commencer au 19ème siècle, l’interdisciplinarité aujourd’hui a disparu où l’on trouve à foison des spécialistes emmurés dans leurs spécialités… d’un autisme prégnant les uns vis-à-vis des autres.


Remettre des limites pour garder les mondes : sans limites on verse dans « l’immonde » absolument l’inverse d’Ouvrir les mondes.


Juliette

Genève le 11 octobre 2021


 

Une bouteille à la mer


Présentation du contexte :


La scène se déroule en 2080 dans un camp de jeunes garçons surveillés par des religieuses et situé au bord de la mer.

La pollution a envahi la terre entière. Cette pollution est composée d’une mélasse grise : fumées, particules inconnues, sables, éruptions volcaniques.... Elle flotte en permanence un peu partout. Les paysages sont tout gris avec des nuances.


Note de l’auteur :

Cette mélasse est arrivée peu à peu après qu’un vieillard impotent mais très puissant avait appuyé sur un bouton rouge dans son bureau afin de demander de l’aide pour aller aux toilettes. Une énorme explosion nucléaire s’est alors produite à l'est du monde. Et depuis, les télécommunications ne fonctionnant plus très bien, on ne sait pas exactement ce qui s’est passé, s’il y a encore des survivants. Il reste ce nuage gris, sans doute radioactif, semblant recouvrir toute la planète.


Mais on sait que des milliards de terriens sont morts pour diverses raisons : vaccination, pollution, faim, soif, désespoir, guerre, meurtres...


Vers l’an 2060, le gouvernement mondial s’est aperçu à un moment donné du Plan massif de Dépopulation que, sans enfants, l’avenir sur terre serait fini. Le projet d’immortalité et de transhumanisme s’est enrayé, quand tous les jeunes informaticiens qui travaillaient au développement des algorithmes, des robots, des puces électroniques et des biotechnologies ont commencé à mourir en masse de la nouvelle maladie dénommée : Absence de Futur.


Ça a commencé en Occident : « No future » des Sex Pistols était la chanson qu’on entendait sans cesse partout. Les projets d’Intelligence Artificielle, en panne de main d'œuvre, ont été rapidement transférés en Chine, puis en Inde.

Mais dans ces pays, les jeunes mourraient également très nombreux car il n’y avait pratiquement plus de filles et ça désespérait totalement les garçons. De gigantesques bagarres éclataient dans les grandes cités internationalisées chinoises et indiennes pour tenter de s’accaparer le peu de filles restantes, provoquant un nombre de morts incalculables. Les filles étaient tellement effrayées de finir déchirées en morceau qu’elles préféraient se suicider.


La vieille caste mondialiste au pouvoir, âgée en moyenne de 102 ans, a réalisé qu’elle-même ne pourrait pas se reproduire. Ils ont donc rapidement conçu des programmes de naissance à marche forcée, ils ont rétabli les lois naturelles d’enfantement entre un homme et une femme, car ça allait plus vite qu’avec les outils technologiques, qui en plus buggent souvent, faute de maintenance régulière.


Tous ces enfants conçus en masse ont été placés dans des camps d’élevage, garçons et filles séparés pour ne pas tenter le diable. Le choix a été fait de les faire élever par des religieuses car c’est ce qui avait le mieux fonctionné dans le passé pour formater les indigènes.


Nous sommes ici dans le camp « Koh-Lanta sur Mer», totalement isolé du reste du monde.


Voilà l’histoire d’un petit garçon Jimmy, qui un jour, va trouver une bouteille dans la mer, il ne sait ni ce que ce n’est ni comment l’ouvrir, mais une surprise l’attend.




L’objet de l’oubli :

Une belle bouteille en verre irisée bleue

Les personnages :


Jimmy : garçon de 8 ans, sauvage, curieux, rêveur et rebelle, toujours en mouvement à la recherche de découvertes mystérieuses.

Sœur Cécile : sévère mais à l’écoute. Autoritaire mais peut faire preuve de bienveillance et d’empathie. Elle s’est prise d’attachement pour Jimmy et lui enseigne la lecture sur de vrais livres, en cachette des autres enfants.

Mère Augustine : la religieuse en chef, bourrue, têtue, brutale, dans son monde hors de la réalité des enfants. Son rôle est de faire régner la Loi et le respect des procédures et de fabriquer des bons geeks programmeurs.

Sam : le pêcheur SDF, vit sur un bateau survivant des temps jadis, il navigue sans but, se nourrit des maigres poissons qu’il trouve encore dans la mer et des coquillages sur les rochers. Ne sait plus quel âge il a. Ne demande rien à personne.



Acte 1


Comme tous les jours, Jimmy se lève d’une traite de son lit en fer, il court vers la porte et sort droit vers la mer. En ce jour, elle est un peu agitée, des petites vagues viennent s’écraser sur le sable gris, de temps en temps une belle vague enfle du fin fond de l’horizon et éclabousse tout ce qui traîne sur la plage en laissant des volutes de mousse et d’écume, un peu de blancheur illumine tout à coup la plage.

Jimmy salue la mer, met ses pieds nus dans l’eau sans se soucier des éclaboussures. Il profite des sensations rigolotes des vagues, elles le chatouillent et ça le fait rire.


Il n’a pas le droit d’être là, il sait qu’on va venir le chercher en lui hurlant dessus. Les rares sorties autorisées doivent être rédigées en 4 exemplaires, signées par Sœur Cécile, puis transmises à Mère Augustine qui en informera le Parquet Intérieur qui, s’il ne répond pas dans les 10 jours, constituera un accord tacite d'autorisation de sortie. C‘est donc peine perdue quand on est pressé de sortir.


Dès qu’il entend une sœur venir le chercher, il se précipite avant qu’on ne l’attrape, regagne le camp et se cache dans son lit.

La suite, il la connaît par cœur, il sera puni comme toujours : 1 heure assis sur un tabouret au fond de la salle commune pendant que les autres enfants suivent leur cours de récitation de la Règle Absolue dans le silence. Il n’aime pas ce cours de toute façon, il connaît déjà le texte débile sur le bout des doigts. Alors que les autres enfants en sont encore à ânonner le 1er paragraphe.

Le texte est une sorte de règlement intérieur que l’on doit connaître par cœur et appliquer bien sûr. Cela sert de base d’apprentissage de la lecture comme cela se faisait dans le passé dans les écoles coraniques.


Un jour, Jimmy trouva un vieux livre caché derrière le grand buffet de la salle, car, oui, il aime fouiner partout. Il réussit à déchiffrer quelques mots. Sœur Cécile l’aida à déchiffrer le reste du livre.

Elle avait repéré ce garçon qui était très vif, elle l’aimait bien même si elle ne le montrait pas trop car elle était comme lui à son âge : espiègle, fofolle, drôle. Elle aurait aimé qu’un adulte la prenne sous son aile pour l’aider à sortir de sa condition promise de Reproductrice. Malheureusement personne ne s’était souciée d’elle pour la sortir de là, mais son esprit rebelle l’avait mené à un autre avenir : bonne sœur éleveuse d’enfants, condition bien plus enviable que Reproductrice.


Jimmy a mis quelques mois à déchiffrer le livre, mais quel bonheur de découvrir l’histoire « le vieil homme et la mer ». Sœur Cécile lui avait bien fait promettre de n’en parler à personne car si cela était découvert, elle serait envoyée aux galères, le sort réservé habituellement aux femmes reproductrices en bout de course. Ces galères servaient à alimenter en électricité les serveurs informatiques des GAFAM, toujours bien portants en 2080.


Il ne savait pas trop ce qu’était une galère mais ça avait l’air terrible. Et lui serait envoyé dans les mines, ça non plus il ne savait pas trop ce que c’était mais cela avait l’air trop effrayant. On lui avait dit que les enfants incapables d’écrire des programmes informatiques, ou encore ceux qui posaient trop de questions, partaient ramasser les métaux rares dans les mines pour leur vie entière. Ces métaux, de plus en plus rares, étaient utilisés pour les énormes batteries électriques utilisées partout.


Il n’avait donc parlé à personne du livre, de toute façon les autres garçons étaient trop bêtes, ils ne comprendraient rien et pire encore, ils risquaient de lui prendre le livre et de le déchirer.

Les autres enfants étaient à peu près tous pareils, blouse grise, coiffure au carré, leur visage était le plus souvent impassible, sans expression, les yeux rivés au sol, sauf de temps en temps quand ils apercevaient Jimmy.

À ce moment leurs réactions étaient imprévisibles :


● Soit ils devenaient agressifs avec lui, leurs visages prenaient des expressions haineuses et Jimmy n’avait pas d’autre solution que de s’enfuir auprès de Sœur Cécile ou même de Mère Augustine. Celles-ci étaient bien entraînées à toute forme de rébellion, des filets de pêche étaient fixés au plafond, à distance régulière. Il leur suffisait de crier “NASSE” et le filet le plus proche tombait sur les garçons agressifs, les attrapaient et les suspendaient dans le vide. Ça les figeait sec dans l’instant et les garçons reprenaient leur visage impassible et redevenaient bien obéissants.


● Soit les enfants étaient envieux et collaient Jimmy pour qu’il soit avec eux. Cette situation était plus difficile à gérer, elle obligeait une des religieuses à prendre un jet d’eau et à les asperger comme pour séparer des chiens en rut. Cela fonctionnait plutôt bien, mais Jimmy se retrouvait tout mouillé pour le reste de la journée et ça n’était pas agréable.


Afin que ces situations ne se produisent trop souvent, Jimmy avait développé une sorte de pensée magique pour ne pas être vu des autres garçons. Il se concentrait fortement sur l’image d’une cape invisible et il pouvait se déplacer tranquillement dans le camp sans que les autres enfants ne lèvent les yeux sur lui. Malheureusement cela ne marchait pas avec les religieuses et il ne savait pas pourquoi. Peut-être avaient-elles des nano-capteurs dans les yeux et les oreilles qui étaient insensibles à la cape magique ?



Jimmy avait caché le livre sur la plage dans un trou près d’un rocher. Il ne risquait rien parce que de toutes façons il ne pleuvait plus depuis longtemps ; le climat était stable et toujours le même : un ciel bleu gris sans nuage avec un soleil voilé en permanence.


Depuis cette découverte, Jimmy était encore plus motivé pour fureter partout en espérant trouver un autre livre, peu importait les punitions qu’il pouvait subir, la promesse d’une nouvelle histoire qui lui permettrait de s’évader lui donnait du courage.



Acte 2


Perdu dans ses pensées, les pieds dans l’eau, le pantalon mouillé jusqu’aux fesses à cause des vagues, il manque de glisser sur un truc bizarre au fond de l’eau. Une bouteille se fait ballotter dans l’écume des vagues. Jimmy plonge la main pour l’attraper, il se prend une vague plus grosse que les autres dans la figure, ça le fait bien rire, il réussit à la saisir et à la sortir de l’eau.


Il n’a jamais vu quelque chose d’aussi beau : une petite bouteille bleue avec des reflets irisés et de forme bizarre. Un gros bouchon de liège scelle la bouteille, son 1er réflexe est d’essayer d’ôter le bouchon pour goûter ce qu’il y a dedans.

Dans le camp il ne boit que de l’eau grisâtre sans aucun goût mais il a déjà entendu quelqu’un raconter que l’on peut boire de l’eau sucrée et même du lait dans certains endroits. Où peut-être est-ce une histoire du passé ? Il ne sait plus trop. La personne disait que c’était trop doux, que ça faisait du bien dans le ventre, comme des guili-guili.


Impossible d’enlever le bouchon.


La silhouette de Sœur Cécile se dessine près du bâtiment du camp. Vite, il a le réflexe de chercher un endroit pour cacher la bouteille. Cette sœur est plus sympathique que les autres mais peut-être qu’elle voudra goûter le liquide présent dans la bouteille et elle lui volera la bouteille. Elle aussi ne boit que de l’eau grisâtre au camp.

Ou peut-être qu’elle le dénoncera car Jimmy sait que lorsqu’une sœur dénonce des choses interdites à Mère Augustine, elle a droit à un verre de vin.


Il se met à courir vers les rochers, creuse un trou et cache la bouteille soigneusement. Puis il fait semblant d’être en train de faire pipi pour ne pas éveiller les soupçons. Dans ce camp, tous les gestes sont étudiés à la loupe afin de vérifier que vous n’avez pas des pensées interdites ou des comportements déviants.


Il rentre dans le camp en se promettant de revenir dès que possible et la journée morne habituelle se déroule, ponctuée de punitions et rappels à l’ordre.


Le soir, une fois tout le monde couché et endormi, grâce à la pilule bleue qu’on donne aux enfants après le dîner, il se faufile dehors.


Lui ne prend jamais cette pilule le soir, il la garde pour les jours où il est puni. En effet, cela peut durer tellement longtemps sur son tabouret qu’il préfère prendre la pilule pour dormir sur le tabouret, même si cela finit en général mal : il tombe par terre et se blesse, mais au moins le temps a passé plus vite et la punition est terminée.




Les sœurs sont tellement confiantes dans l’efficacité de la pilule et dans l’obéissance des enfants, qu’elles ne surveillent pas trop la nuit et ne verrouillent pas la porte d’entrée. Qui pourrait venir les visiter dans cette contrée perdue et loin de tout ? Où pourraient aller ces enfants abrutis par la lecture permanente de la Règle Absolue et incapables de se débrouiller tout seuls ?


En fait, la nuit, seul Jimmy ne dort pas. Un jour, sans faire exprès il a avalé la pilule de travers et en toussant elle est ressortie de sa gorge. Il a trouvé la couleur de la pilule bleue tellement jolie, une couleur rare dans ce monde de gris, qu’il l’a gardée bien cachée dans un petit bout de papier et coincée dans un trou du mur au-dessus de son lit.


Cette nuit-là, il n’a pas pu s’endormir et, tellement excité par sa découverte, il partit explorer le camp silencieux. C’est là qu’il a vu que les portes n’étaient pas fermées et que dehors à quelques mètres, il y avait la mer. Ah c’est ça le bruit qu’il entendait de temps en temps ? Surtout la nuit.


C’est à partir de ce jour qu’il ne prit plus la pilule bleue le soir, sa technique de coinçage dans la gorge est bien rodée, même si parfois il est au bord de vomir. Il conserve bien précieusement toutes ses pilules et part en exploration une bonne partie de la nuit ou très tôt le matin. Ce sera bien plus tard qu’il aura l’idée de prendre la pilule pour dormir sur le tabouret afin de faire passer le temps des punitions plus vite.


Une fois dehors, Jimmy va d’abord saluer la mer, elle s’est calmée et la lune brille de mille feux ce soir, presque plus que le soleil toujours voilé. La nuit, le brouillard gris semble s’estomper dans le froid. Il retrouve facilement la bouteille et s'attelle à l’ouvrir. Mais c’est toujours impossible, le bouchon est solidement enfoncé dans le goulot, comment faire ? Il doit bien y avoir une astuce.

Désespéré de ne pas trouver de solution, il se résigne à casser la bouteille sur les rochers. Elle est pourtant très belle mais à l’idée de pouvoir goûter un nectar inconnu conservé à l’intérieur, il en a l’eau à la bouche et tant pis pour la jolie bouteille.



Acte 3


Il lève la bouteille pour cogner le goulot sur le rocher, quand une main épaisse et rugueuse lui bloque le poignet. Il veut pousser un cri mais une deuxième main à la forte odeur de poisson se plaque sur sa bouche. La panique s’empare du petit garçon lorsqu’une voix rocailleuse lui dit : « chut, n’aie pas peur, petit, je ne te veux pas de mal. Tu ne peux pas casser cette magnifique bouteille ».

L’homme retourne le garçon et essaie de le calmer. Jimmy ne l'a jamais vu, il a encore plus peur, qui est cet étrange personnage sorti de nulle part ?

Sam, qui l’enserre dans un étau, est grand, costaud, avec un chapeau bizarre, des cheveux longs, sales et une barbe hirsute, parsemée de bouts de coquillages et d’arêtes de poisson. Pourtant, ses yeux, éclairés par la lune, semblent accueillants et même amusés de le voir tout petit recroquevillé dans le sable contre le rocher. L’homme enlève sa main et lui dit :


« Chut, ne fais pas de bruit. Je m’appelle Sam, je suis pêcheur et je suis sûr que je peux t’aider. J’ai mon bateau pas loin, viens avec moi, je dois bien avoir un outil qui permettra d’enlever ce foutu bouchon. Ensuite nous pourrons trinquer tous les 2. Ce n’est pas tous les jours qu’on trouve une belle bouteille fermée ».



Jimmy est pétrifié par ce qui lui arrive, pourtant il suit Sam car il se sent en confiance. Et la curiosité est la plus forte : « Mais qui est cet étrange bonhomme ? Il a un bateau, un vrai ? J’ai trop envie de voir ce que c’est. Peut-être que je pourrai monter dessus. Est-ce que c’est le vieil homme du livre ? »


En apercevant le bateau, Jimmy se sent tout excité, le bateau se balance légèrement sur l’eau, une voile flotte dans la brise, elle semble toute déchiquetée, cela semble irréel dans la nuit éclairée juste par la lune brillante.


Sam le fait monter dans le bateau et commence à fouiller dans une grande malle en bois, sans doute là où il cache ses trésors. Il trouve un vieux tire-bouchon qui fait drôlement rire Jimmy avec sa queue de cochon. Mais bizarrement cette queue s'enfonce dans le bouchon et d’un coup sec, Sam réussit à l’extirper.

« Victoire !» s’écrie Jimmy.

Mais il voit la mine de Sam se renfrogner : la bouteille est vide ! Rien à boire ! Jimmy, dans un geste vif, s'empare de la bouteille avant que Sam ne la jette et ne la casse de rage dans le bateau. Dans la manœuvre, quelque chose tombe de la bouteille, ce sont des bouts de papier et il semble à Jimmy qu’il y a des écritures dessus.

Il n’arrive pas à voir ce qu’il y a écrit, il fait trop nuit, malgré la lune. Il demande à Sam s’il peut déchiffrer le texte, mais le pêcheur lui avoue qu’il ne sait pas, ou plus, lire. Seul sur la mer depuis tellement d’années, en compagnie des rares poissons et oiseaux qu’il croise encore, la lecture ne lui est plus d’aucune utilité.


Sam retourne fouiller dans sa malle et trouve une vieille lampe de poche à manivelle. Décidément, pense Jimmy, ce coffre renferme des trésors que j’ai trop envie d’explorer.


Grâce à la lumière de la lampe, Jimmy réussit à reconstituer le puzzle des bouts de papier et à déchiffrer quelques mots.


Voilà ce que ça donne :


Au bout de la mer se trouve le , vers sans changer de.

Un jour vous trouverez la

nous vous attendons.

Signé : les enfants de


Mais ce message ne veut rien dire. Ou alors il s’est trompé dans l’ordre des mots ?


Jimmy sait que seule Sœur Cécile pourrait l’aider à comprendre le message, elle sait tellement de choses mais comment va-t-elle prendre cette affaire ? Sera-t-il encore plus puni ? Et Sam le pêcheur, son nouvel ami, que va-t-il devenir ? La présence d’un homme à proximité du camp est totalement interdite, lui aussi risque de se retrouver enfermé ou sur une galère ou dans une mine ! Quelle horreur !


Jimmy retourne finir la nuit dans le camp, et sans la pilule bleue, il ne peut s’endormir. Le message tourne en boucle dans sa tête. Son imagination, encore fertile et débridée, lui fait entrevoir des voyages, des surprises, des choses qu’il ne connaît pas comme ce tire-bouchon et cette lampe de poche. Les sœurs et leur Règle Absolue n’ont pas réussi à laver le cerveau de Jimmy.


Épuisé par ses nouvelles aventures, il s’endort au petit matin et au réveil, retourne sur la plage voir le bateau, mais Sam a disparu, avec la bouteille en plus et le message aussi.


Jimmy est totalement dépité, ce sera la journée la plus longue et horrible qu’il va passer, il ne se souvient même plus du message incompréhensible, les papiers sont restés sur le bateau. Jimmy a peur de ne plus revoir Sam, il éprouve pour la première fois un sentiment d’abandon et de trahison. Cela lui fait très mal, il regrette presque son insouciance d’avant la rencontre, quand il avait encore de l’espoir de s’évader et qu’il n’avait rien à perdre.


Enfin la nuit arrive, Jimmy hésite à prendre la pilule bleue pour ne plus penser à rien, et même à avaler tout le stock de pilules qu’il conserve précieusement. Il est tellement désespéré et seul au monde, à quoi bon continuer ?


Pourtant, à un moment il lui semble entendre un léger bruit de voile flottant dans la brise nocturne. Avec l’énergie du désespoir, il bloque la pilule dans sa gorge et attend patiemment de sortir dans la nuit.


Le moment arrivé, quand tout le monde dort, il se précipite dehors et court vers le bateau qu’il aperçoit au bord de la plage. Sam le fait monter rapidement et lui montre des petits bouts de papier qu’il a retrouvés coincés entre les lattes de la coque.

Vite, la lampe, essayons de continuer le message.


Quelques minutes plus tard, Jimmy se redresse et lit à haute voix, lentement et fièrement :


« Au bout de la mer se trouve le paradis,

Voguez vers l’ouest sans changer de cap.

Un jour vous trouverez la liberté.

Nous vous attendons.

Signé : les enfants de lumière. »


C’est comme une voix magique venue du ciel. Sam et Jimmy se regardent les yeux brillants de plaisir et de joie. Le pêcheur fouille une dernière fois dans la malle et en extirpe une boussole et une carte. Il trouve aussi un vieux chapeau de pirate qu’il met sur la tête de Jimmy. Il lève la voile, relève l’ancre et met le cap à l’ouest.


“Prêt moussaillon pour naviguer vers le paradis ?”


Une douce brise se lève et gonfle fièrement la voile. Le bateau se met à glisser sur l’eau silencieusement. La nuit va être courte et va s’ouvrir sur une journée lumineuse sans fin.


Les 2 compagnons se sont trouvés juste pour le meilleur.


FIN


 




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