«Éducation à la sexualité»: doit-on s’inquiéter?
Le Conseil supérieur des programmes, chargé d’élaborer le contenu des séances d’éducation affective et sexuelle à l’école, est prié de s’appuyer sur les recommandations de l’OMS. Mais certains professionnels de la psychologie de l’enfance alertent sur l’approche de l’OMS, selon laquelle l’enfant aurait une sexualité dès la naissance.
Pour Ariane Bilheran, l’enfant n’a pas encore de sexualité, et l’y exposer trop tôt peut engendrer de graves traumatismes psychiques.
Depuis 2001, la France a acté la tenue de trois séances d’ «éducation à la vie sexuelle et affective» entre le CP et la terminale. Mais un audit de l’inspection générale de l’éducation, remis au gouvernement en 2021, a montré que moins de 20% des élèves bénéficiaient de ces trois séances au cours de leur scolarité. Pour y remédier, le précédent ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a saisi le Conseil supérieur des programmes le 23 juin dernier, le chargeant d’élaborer le contenu de ces séances. Le Conseil devait initialement rendre ses conclusions en novembre mais rien ne filtre pour le moment.
Est-ce par crainte de provoquer une levée de boucliers à l’instar des manifestations qui ont éclaté en septembre en Belgique contre le décret EVRAS, ou bien parce que le nouveau ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a d’autres priorités pour l’avenir de l’école? Dans tous les cas, le gouvernement temporise, au grand dam des associations militantes qui ont publié début novembre un livre blanc pour «rendre effective» «l’éducation à la sexualité».