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Interview sur les « droits sexuels »

Dernière mise à jour : 8 juil.

24 mai 2019


Cet article est une interview donnée pour une stagiaire en journalisme en mai 2019, je la publie pour les lecteurs.


Pouvez-vous vous présenter svp ?

Mes travaux ont essentiellement porté sur la manipulation, le harcèlement, la perversion et la paranoïa mais aussi la reprise de son pouvoir personnel lorsque l’on est confronté à des systèmes pervers et/ou paranoïaques.

Je suis d’abord diplômée en lettres classiques et philosophie morale et politique (ENS + Masters en Sorbonne).

En psychologie, j’ai d’abord été professionnalisée dans l’enfance maltraitée, j’ai enseigné le développement psychique de l’enfant à l’Université ainsi qu’auprès de personnels soignants (infirmiers etc.), puis j’ai formé et supervisé en détention (travailleurs sociaux et surveillants), sur le thème de la prévention de la délinquance sexuelle et du traumatisme en général.

J’ai un long parcours d’enquêtes dans les entreprises comme consultante lors de plaintes de harcèlement, et ai pu donc déployer une analyse des dérives sophistiques du langage qui entraînent ensuite les gens à commettre des actes moralement réprobateurs sans s’en rendre compte.

Mon doctorat a porté sur la psychose adulte, j’ai un parcours très diversifié, pluriel, qui n’a pas sacrifié la qualité, on peut simplement dire que j’ai énormément travaillé dans ma première partie de vie, ce qui m’a donné les assises nécessaires (théoriques et cliniques) pour me pencher sur cette immense imposture des « droits sexuels ».

Je suis légitime à la fois pour parler de la psychologie de l’enfant, de la philosophie du droit, et de la manipulation du langage.


Que sont les « droits sexuels » ?

Ce sont des « droits » promus par l’IPPF (planning familial international, lequel est désormais amplement financé par Bill Gates) puis repris par l’OMS, selon lesquels les enfants seraient des êtres « sexualisés » dès la naissance, dotés de « consentement sexuel », « responsables », « autonomes », avec des « capacités évolutives » leur permettant de prendre des décisions sur leur supposée « sexualité ». Ils seraient des êtres à éduquer sexuellement dès la naissance, et même, des « citoyens sexuels » !


Pouvez-vous résumer les résultats de vos recherches que vous publiez dans votre livre L’imposture des droits sexuels ?

Ces recherches ont été réalisées à partir d’une analyse de documents officiels promus par des instances et associations internationales (ONU, OMS, IPPF), puis utilisés comme supports référents pour des politiques d’enseignement massif auprès des enfants, y compris du plus jeune âge.

J’ai, pour ma part, dans mon livre L’imposture des droits sexuels, étudié à la virgule près deux textes internationaux en particulier, la « déclaration des droits sexuels » de l’IPPF (planning familial international) et les « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe » de l’OMS, qui nous disent comment les enfants doivent être « éduqués sexuellement » dès la naissance, avec un programme, des modules d’évaluation etc.

C’est une « matière » à part, sauf qu’en lieu et place d’enseigner par exemple la musique, l’on prétend enseigner la « sexualité » à partir de… 0 an aux enfants !

C’est-à-dire qu’avant même qu’un enfant ait accès à l’apprentissage de la lecture et à l’écriture, qu’il apprenne à construire un raisonnement et qu’il s’inscrive dans son identité psychique de petit garçon ou de petite fille, et dans l’altérité des sexes par exemple, il est prévu (cf. « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe ») un enseignement sur la « masturbation infantile » (4 ans), les « identités de genre » (4 ans), les « relations sexuelles » (6 ans, la version en espagnol précise « avec pénétration »)… et ce, dans toutes les structures socialisantes de l’enfant, par n’importe quel adulte, de façon obligatoire et imposée aux parents.

Le programme du gouvernement du Québec qui vient de sortir démontre de façon on ne peut plus criante que les pays font allégeance à l’OMS, laquelle véhicule la « déclaration des droits sexuels » de l’IPPF. Je rappelle que l’IPPF refuse de poser un âge pour le consentement sexuel, et considère de facto qu’un enfant de n’importe quel âge peut être doté d’un « consentement sexuel ».

Toutes les évolutions législatives ainsi que les programmes actuels du Ministère de la Santé (plutôt occultés au peuple) ne font que confirmer la gravité de mes alertes d’il y a deux ans.

Mon étude sur les « droits sexuels » des enfants, faisant de l’enfant un « citoyen sexuel » doté de « consentement », « responsable et autonome », m’a menée vers des soi-disant références « scientifiques » Sensoa, l’institut Kinsey, et SIECUS comme promoteurs actuels, reconnus dans les institutions, de l’enfant « sexualisé ».


C’est-à-dire qu’aujourd’hui l’on nous « vend » une idéologie pédophile, celle qui dit que l’enfant aurait des désirs sexuels dès la naissance, serait un être sexualisé qui pourrait désirer une sexualité, et même une sexualité avec un adulte. L’imposture du pédocriminel Kinsey, fanatique des « orgasmes de nourrissons » a été amplement dénoncée par plusieurs universitaires américains, dont l’éminente professeur Judith Reisman.

SIECUS, l’organisme de « pédagogie sexuelle » de Kinsey est classé lobby « pro-inceste » selon le Times Magazine. Néanmoins ce sont ces « références » qui sont considérées comme « scientifiques » et sur la base desquelles l’OMS nous explique que « l’éducation sexuelle » est une « prévention ».


Les « droits sexuels » sont un oxymore qui ne veut rien dire, puisque le Droit (en tant que juridique, législation) n’a rien à voir avec le « droit à faire quelque chose ». Au contraire, le Droit vient limiter l’accès aux désirs et réguler les pulsions afin que nous puissions vivre ensemble. La sexualité est une pulsion, qui doit être transcendée et limitée pour le pacte social, et surtout, conservée dans la sphère intime.

Invoquer un « droit à » est donc contraire à l’essence du juridique qui vient limiter le droit de tous, afin de garantir le droit de chacun dans un périmètre circonscrit.

Ainsi le droit de jouir de sa sexualité se heurte en Droit aux interdits humanisants, qui sont des invariants de civilisation : interdit du viol, interdit de la pédophilie, interdit de la zoophilie, interdit de l’inceste, interdit du meurtre, interdit de la maltraitance. La prévention pose des interdits, et ne consiste pas à venir « initier » l’enfant au « plaisir sexuel », comme c’est écrit dans les textes, et pire, de la part d’adultes inconnus et au sein des collectifs !


Avec les « droits sexuels », l’OMS nous donne le droit à jouir. Nous n’avions pas attendu un permis des instances internationales pour cela ! Quelle est cette étrange attitude des instances internationales que de vouloir s’immiscer dans le lit de chacun ?

Mais, plus grave, il s’agit surtout d’un déni d’enfance, les enfants également étant supposés disposer de ce « droit à jouir »

Comme toujours lorsqu’un discours paraît pervers, voire paranoïaque, il faut remonter aux origines, à la source des promoteurs de ces « droits ». Je n’ai pas été déçue du voyage !


Quel est le danger d’exposer les enfants à « l’éducation sexuelle » ?

La sexualité de tout temps fait partie de l’initiation que l’adolescent rencontre sur son parcours pour devenir adulte. Le tabou de la sexualité doit rester tabou, car il pose les limites entre les générations, l’intime de la génération antérieure ne se mélange pas avec l’intime de la génération d’après. Si ce mélange a lieu, cela fait exploser l’interdit structurant de l’inceste, ce qu’en psychologie nous nommons l’incestuel, et c’est l’entrée dans la psychose, le chaos, la barbarie.

L’on n’éduque pas à une pulsion, l’éducation vise à réfréner et contenir les pulsions pour que l’enfant parvienne à les canaliser et à se discipliner, pour pouvoir apprendre, rationaliser, intérioriser des savoirs et devenir un citoyen politique.

Un citoyen politique ça se passe dans l’Esprit. Pas dans le sexe !


L’enfant a besoin de construire psychiquement son intimité, ce qui suppose que soit précisément refoulée cette question de la sexualité, pour qu’il puisse transcender sa part pulsionnelle et accéder aux fonctions psychiques de symbolisation (apprendre à se représenter mentalement) et de sublimation (apprendre à canaliser la pulsion). Freud avait lui-même dit que toute sexualisation de l’enfant, ou information à caractère sexuel apportée par l’adulte contribuerait rendre l’enfant inéducable. Freud ne peut en aucun cas être utilisé comme référence à cette supposée « éducation sexuelle » effractive et traumatique.

De façon plus générale, l’intrusion d’adultes dans le psychisme de l’enfant visant à lui apporter des informations de nature sexuelle (y compris des photos, vidéos etc., comme c’est prévu dans les enseignements), avant qu’il ne soit en âge de pouvoir les assimiler constitue une effraction traumatique d’une violence extrême.


Il est dit que les enfants se créent des mythes dans leur tête sur ces questions, sur la grossesse etc. : mais précisément oui, il faut et cela doit être ! C’est d’ailleurs une fonction psychique très importante que d’abord s’imaginer ce qui peut être tabou, et de l’inscrire dans une fonction imaginative, qui ne rencontre pas la violence du réel. Casser ou entraver le développement de la fonction imaginative chez l’enfant sur ces questions revient également à lui supprimer tout accès à un espace de sécurité intérieure. C’est l’imagination qui développe l’intime, c’est la faculté de pouvoir imaginer même le plus farfelu sans qu’il n’y ait de conséquences immédiates dans le réel qui développe les fonctions psychiques, émotionnelles, mentales, et l’accès à une sécurité intérieure.

« L’éducation sexuelle » propose de casser les mythes et donc, la fonction imaginative chez l’enfant sur ce qui est mystérieux, tabou, secret et qui l’aide à se protéger de tout mélange avec la génération antérieure, et le protège quant à son immaturité biologique, émotionnelle, psychique sur cette question de la sexualité. Un enfant sexualisé est un enfant qui a été transgressé : il imite ce qu’il a subi ou vu, et il n’aura pas été protégé précisément des informations concernant la sexualité que son psychisme n’est pas en état d’appréhender, en raison de sa vulnérabilité et de son immaturité.


Qu’est-ce que les « droits sexuels » ? En quoi sont-ils dangereux ou nuisibles ?

L’on a bien du mal à définir ce que c’est, et c’est tout le problème et le danger à la fois !

Une espèce de magma individualiste du « droit à jouir » pour tous… dans une société ayant absolument perdu tout sens du devoir et où chacun se réclame toujours plus de droit sur l’autre. Donc dans son « droit à jouir », le pédophile ne saurait être « empêché » s’il prétend aimer les enfants. « Les droits sexuels » au lieu d’être un progrès sont une régression patriarcale perverse généralisée, où la victime sert de « faire valoir » au plaisir du prédateur, du moment qu’elle n’a rien dit ou aura été « éduquée » au « consentement ».

Aucune limite d’âge n’est posée, aucune prévention contre la pédophilie, en clair, la pédophilie serait une « orientation sexuelle » comme une autre (le pauvre pédophile victime, le bourreau devient victime : discours pervers), et l’enfant pourrait être « consentant ». Sauf qu’un enfant ne peut être doté d’un consentement, car précisément il est un enfant. Il est vulnérable, influençable, manipulable, et doit être absolument et entièrement protégé de toutes ces projections de désirs pervers adultes en faisant un « être sexualisé ».


Pourquoi s’est autant répandue l’idéologie de l’enfant sexualisé?

Cette idéologie (croyance érigée en certitude, sans aucun fondement scientifique) s’est répandue de façon très stratégique et intentionnelle, sous le poids de lobbies pédophiles américains ayant investi d’abord les instances dirigeantes américaines, puis les instances internationales (ONU, OMS, l’Institut Kinsey étant accrédité à l’ONU), à partir de l’imposture incroyable et de la fraude de Kinsey.

Le lavage des cerveaux est en marche, avec une censure médiatique inouïe, et une pseudo-scientificité que nous sommes priés d’accepter, sur l’enfant « sexualisé », l’obligation d’une « éducation sexuelle » exhibitionniste et traumatique pour « lutter contre la pornographie » par exemple (alors qu’elle-même est pornographique de par les supports diffusés) etc.

Il est urgent de se rendre compte que l’on ne casse pas des tabous anthropologiques de civilisation ainsi (et la pédophilie en est un, c’est le dérivé du tabou de l’inceste : la génération antérieure ne se mélange pas sexuellement avec les nouveaux-venus), que ce n’est pas parce qu’il y a un joli module de prévention que ce programme est acceptable car si un bonbon est empoisonné : il tue.


Et il est urgent de se rendre compte que l’on ne peut pas improviser n’importe quoi avec n’importe qui sur la base d’une imposture épistémologique et philosophique mortifère fondée sur un détournement de langage sophistique (« droit sexuel » : le Droit réprime la pulsion et ne l’autorise pas, « éducation sexuelle » : l’éducation contient et n’autorise pas la pulsion).

Accoler « consentement » et « enfant », c’est comme accoler « droit » et « sexuel » ou « éducation » et « sexuel » : un propos paradoxal.

Un propos paradoxal n’interpelle pas : il sidère, bloque la pensée et empêche d’agir pour protéger les enfants, par définition immatures, vulnérables, incapables de discernement, et encore moins de décisions éclairées (infans : qui n’a pas accès à la parole, raison pour laquelle l’enfant doit être éduqué, instruit, protégé de toute séduction/intrusion dans son intimité, et mis à l’abri de toute corruption, information, initiation et séduction sexuelle de la part de l’adulte).


La prévention protège par des interdits structurants qui encadrent et rassurent l’enfant, et non par une sorte d’état de fait impuissant : « puisque les enfants sont exposés à la pornographie, alors enseignons-leur la pornographie (double traumatisme) ».

Cette « éducation sexuelle », sous-module des « droits sexuels », met gravement en danger la construction psychique des enfants dès le plus jeune âge et comporte le risque de les traumatiser de façon extrêmement violente, ce qui empêchera précisément la construction de leur intime, et par conséquent de leur citoyenneté politique (il n’y a d’existence politique pour un sujet que si par ailleurs est protégé son intimité), en les rendant tout simplement « inéducables ». L’on risque de voir une recrudescence d’agressions sexuelles et de viols précoces entre enfants et de la part d’adultes envers les enfants, et ce, sous peu, sur lesquels des juridictions statueront pour savoir si les enfants étaient « consentants ».

Du grand délire.

L’effraction de l’intime chez l’enfant est susceptible de le dissocier psychiquement à vie, avec des séquelles dont il peut ne jamais se remettre. Du pain béni pour tous les passionnés du pouvoir qui veulent d’abord contrôler les peuples et en faire des masses corvéables et asservies.


Savez-vous pourquoi l’OMS n’a pas consulté d’experts médicaux ni juridiques ?

Il faut demander à l’OMS !

Mais l’OMS ne fait que promouvoir l’idéologie pédophile de Kinsey, qui consiste à dire que l’enfant est sexualisé (ce n’est pas ce que disait Freud), et qu’il faut encourager sa sexualité.

En psychologie, et même en psychanalyse, l’on appelle cela tout simplement : la perversion.

Nous en sommes donc rendus aujourd’hui à un enseignement pervers généralisé, prônant une immonde « pédophilie consentie ».

Je le rappelle : l’enfant n’est pas en capacité de consentement, l’enfant est un être vulnérable qui doit être protégé par l’adulte.

Mais sans doute pourrions-nous remonter à un plan assez machiavélique décrit par Huxley dans Le Meilleur des Mondes où une sexualité précoce, sans lien et sans conscience permettrait de mettre en place un totalitarisme « soft » de décérébrés déshumanisés.

Pour moi, il ne s’agit pas seulement de transgresser les enfants, mais d’asseoir un contrôle totalitaire sur la population mondiale au travers des enfants, en les traumatisant dès le plus jeune âge, et en supprimant la protection parentale. Ce qui m’effraie le plus, c’est la perspective des opérations transgenres sur mineurs, car elles sont irréversibles.


Je voudrais conclure, si vous le permettez, avec Hannah Arendt, dans « Du mensonge en politique », le premier des essais qui compose Du mensonge à la violence :


« Le secret – ce que l’on appelle diplomatiquement la « discrétion », ou encore arcana imperii, les mystères du pouvoir – la tromperie, la falsification délibérée et le mensonge pur et simple employés comme moyens légitimes de parvenir à la réalisation d’objectifs politiques, font partie de l’histoire aussi loin qu’on remonte dans le passé. »

Ariane Bilheran normalienne (Ulm), psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie et psychologie clinique.




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