L'article d'Ariane Bilheran "Conflit relationnel, harcèlement : quid de la médiation ?" est classé dans le Top 5 des articles les plus lus en 2022 dans la revue Santé Mentale, le mensuel des équipes soignantes en psychiatrie.
Conflit et harcèlement ne font pas bon ménage, car là où le premier n’est pas autorisé, le second le remplace. De fait, un conflit a toujours une dimension féconde, qui se pense sur le mode de sa résolution. Dans le harcèlement, la dimension est destructrice.
Le conflit est incontournable dans les relations humaines. Le mot provient du latin conflictus, qui signifie « heurt », « lutte », « attaque », « choc », lui-même composé du préfixe con (« avec »), et de fligere (« heurter, frapper »). En somme, c’est un choc que l’on s’administre mutuellement, et qui est nécessaire pour que chacun trouve ses marques. Le conflit est ainsi un aspect inhérent à toute relation ; il domine même l’ensemble de notre vie psychique, comme l’indiquait déjà Freud en 1915 : « Ce qui poussa l’homme primitif à réfléchir, ce ne fut ni l’énigme intellectuelle ni la mort en général, mais ce fut le conflit affectif qui, pour la première fois, s’éleva dans son âme à la vue d’une personne aimée et, cependant, étrangère et haïe. C’est de conflit affectif qu’est née la psychologie » (1915).
Car le conflit peut aussi être à l’intérieur de soi, ce que représentent assez bien les dilemmes dits cornéliens, par exemple, entre l’amour et le devoir. Que dire de la trilogie conflit, violence et harcèlement ? Qu’est-ce qui distingue, mais aussi rapproche ces trois notions ? Quid de la médiation dans ces situations ? C’est ce que tente de clarifier cet article.
Livre d'Ariane Bilheran Harcèlement. Psychologie et psychopathologie :